Chiliens, Kosovars, Érythréens, Sri Lankais, Kurdes… Au fil des ans, les arrivées de réfugiés en Suisse et à Genève en particulier ont secoué les esprits. Si certains, comme les Hongrois en 1956 ou les Ukrainiens plus récemment, sont accueillis à bras ouverts, provoquant un élan de solidarité inouï, d’autres, tels les Afghans, arrivent dans l’indifférence. Pourtant, leur pays est également en ruine et leur vie souvent menacée.
La venue des Ukrainiens et la délivrance rapide de permis S ont mis au jour une évidente inégalité de traitement entre réfugiés qui, bien qu’elle puisse s’expliquer par la proximité culturelle et géographique, interpelle.
La société civile se bat depuis des décennies pour rappeler aux citoyens suisses et aux politiques que, derrière les statistiques et les lois, il y a des femmes, des hommes et des enfants. Des vies souvent brisées qui méritent un accueil identique, quelle que soit leur provenance.
Au cœur d’un combat qui semble sans fin, le Centre social protestant (CSP) fait office de pionnier. En créant un Service d’aide aux réfugiés en 1972 et un poste de chargé d’information en 1985, cette association à but non lucratif s’est donné les moyens de défendre la voix des migrants dans un débat trop souvent orienté sur la peur des abus et de l’étranger.
Ce combat est relaté avec talent dans le récent ouvrage «Genève, terre d’asile?». En portant un regard critique sur le durcissement constant des politiques d’asile, la complexification des procédures et la déshumanisation des lieux d’accueil fédéraux, ce livre (édité à l’occasion des 50 ans du Service d’aide aux réfugiés du CSP) permet de réaliser que, dans ce domaine notamment, le politique ne peut être laissé seul aux commandes.
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Éditorial – Asile: un durcissement inquiétant
Un ouvrage conçu par le Centre social protestant revient sur cinquante ans de combat pour les réfugiés.