L’ambition est là. Preuve en est le coup de maître de la présidence chinoise qui est passée en force les dernières minutes d’une longue nuit à Montréal, allant jusqu’à ignorer le refus de la République démocratique du Congo d’adopter l’accord. Mais saurons-nous dans l’audace transformer l’essai? Arriverons-nous d’ici à 2030 à préserver un tiers de la planète, et à faire de ces terres et de ces océans des sanctuaires dans tous les sens du terme? Ce sont les questions qui se posent à l’issue de la COP15.
En vérité, comme l’expliquait récemment dans «Le Monde» l’auteur d’une étude sur le sujet, ces aires sont créées depuis des décennies en fonction de leur faible coût pour l’activité humaine - comprenez par là, celles qui ne rapportent pas grand-chose - plutôt que pour un gain réel en matière de biodiversité. Les zones riches en poissons ont par exemple été trois fois moins protégées que celles où il y en a moins.
«Il faudra éviter de faire de ces aires protégées les derniers ghettos de notre nature à l’agonie.»
Le curseur des États va donc hésiter ces prochaines années entre exploitation lucrative et protection des espèces. Les zones qui stockent du carbone, comme les forêts primaires ou les tourbières, devront aussi être tout en haut de la liste. Il faudra créer des corridors entre elles, pour permettre aux espèces de circuler, nous disent les experts. Et éviter de faire de ces aires protégées les derniers ghettos de notre nature à l’agonie.
Cet accord suscite néanmoins un réel espoir pour la société civile: dès aujourd’hui et jusqu’à 2030, les ambitions de chacun des États seront revues tous les deux ans, avec, pour les cancres, la menace de bloquer les aides internationales. Il nous appartiendra alors de demander des comptes à nos dirigeants.
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Commentaire sur la COP15 – Après l’audace, les actes s’il vous plaît
Avec une croissance infinie dans un monde fini, serons-nous capables d’appliquer l’accord trouvé à Montréal sur la biodiversité?