Il y a tout juste un an, la Russie envahissait l’Ukraine, jetant des centaines de milliers d’Ukrainiens sur les routes de l’exil. Une partie d’entre eux sont arrivés à Genève. Alors que la guerre s’enlise, l’échappatoire sur le court terme se transforme en refuge sur le plus long terme. Un changement de paradigme dont les conséquences touchent les exilés comme ceux qui les accueillent.
Du côté des réfugiés, la vie en suspens est minée d’incertitudes. Faut-il continuer à attendre, sous perfusion d’aides sociales? Arrêter de penser au retour? S’échiner à apprendre le français, alors qu’on n’obtiendra un niveau de base qu’au prix d’efforts et de temps? Et puis comment trouver un appartement et un emploi avec un permis provisoire et face à la concurrence locale?
Pour les logeurs – proches, familles d’accueil –, la cohabitation sur la durée mène parfois à l’essoufflement; l’offre chez ces particuliers diminue d’ailleurs fortement. Pour le Canton, il faut pallier ces défections et offrir un toit plus intime et indépendant que le logement collectif. L’Hospice a créé plus de 400 chambres en transformant des bureaux. Elles sont déjà presque toutes occupées.
Afin de soutenir l’effort des Ukrainiens vers le marché du travail, l’Office cantonal de l’emploi organisera prochainement des séances d’information sur l’accès à l’emploi des permis S. Après l’accueil, Genève doit ouvrir un nouveau chapitre, celui de l’intégration.
Ce défi ne doit pas faire oublier que d’autres réfugiés arrivent. En décembre, alors que Genève recevait 60 demandes d’asile par semaine, le Canton a rouvert l’abri PC de Lancy pour loger les hommes seuls. Après des travaux, une partie de la Halle 7 de Palexpo, jusque-là réservée aux Ukrainiens, devrait accueillir ces autres requérants. Pour que Genève puisse offrir dignement l’hospitalité à tous les réfugiés.
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Éditorial – Ukrainiens à Genève – Après l’accueil, l’intégration
Alors que le conflit dure, il faut penser sur le long terme. Mais les possibilités d’hébergement et d’emploi sont limitées.