Blocus à Uni MailAprès deux semaines d’occupation de la cafétéria, les étudiants lèvent le camp
Le syndicat étudiant, qui réclamait le retour des repas à 3 francs, estime être parvenu à un accord satisfaisant avec le rectorat.

«L’occupation sans faim»… touche à sa fin. Après deux semaines à occuper jour et nuit la cafétéria de l’université d’Uni Mail, l’association faîtière estudiantine CUAE a annoncé lundi lever le camp. Elle réclamait notamment le retour «immédiat et pour toutes et tous» des repas à 3 francs.
«Suite aux négociations, nous considérons que les garanties sont réunies pour lever temporairement l’occupation», explique un communiqué. Dès ce lundi soir, les étudiants mobilisés se chargeront de ranger, nettoyer et libérer les lieux.
Mais qu’ont-ils obtenu? Premièrement, l’Université de Genève pourrait déjà proposer d’ici moins d’un mois la formule de plats subventionnés à 5 francs qu’elle avait annoncé pour la rentrée d’août 2022.
«Si les autorités politiques donnaient leur accord à cette subvention, opérationnellement, l’Université de Genève (UNIGE) peut être prête à partir du 6 décembre prochain», annonce la vice-rectrice Micheline Louis-Courvoisier, en réponse à la sollicitation du Conseil d’État, suite à la motion de la députée Jennifer Conti.
Financement de La Farce
Un groupe de travail sera, par ailleurs, mis sur pied afin de discuter de l’internalisation possible du service de restauration universitaire et de l’utilisation de ces espaces.
«L’Université pourrait déjà proposer d’ici moins d’un mois la formule de plats subventionnés à 5 francs qu’elle avait annoncée pour la rentrée d’août 2022.»
«Les cafétérias ferment en fin de journée et sont actuellement uniquement ouvertes pour des activités marchandes. L’idée serait de laisser ces grands espaces accessibles aux étudiantes et aux étudiants pour des révisions ou encore des rencontres associatives», explique Jules Stassen, membre du comité.

La CUAE a également obtenu des garanties du rectorat selon lesquelles ce dernier participera désormais au financement de l’épicerie gratuite La Farce, jusqu’ici déjà aidée par la HES-SO.
«Nous avons déjà été en contact avec les responsables de La Farce, et leur avions proposé des locaux il y a quelques mois, indique Micheline Louis-Courvoisier. Nous avons suivi leur action particulièrement pertinente et efficace et nous sommes toujours prêts à les aider», déclare la vice-rectrice de l’UNIGE». Le rectorat discutera des modalités de cette aide avec les responsables de l’association.
La semaine de révision garantie dans chaque faculté, une vieille revendication du syndicat, n’a, elle, logiquement, pas trouvé de réponse par le biais du rectorat. Cette question étant de la compétence des facultés, précisément.
Près de 600 repas gratuits
Durant l’occupation de la cafétéria, les étudiants auront offert, durant deux semaines, environ 600 repas à prix libres aux étudiants. Pour célébrer leur «victoire», une ultime «bouffe populaire» a été partagée lundi midi dans le hall universitaire.
Poursuite du dialogue
De son côté, le rectorat se «réjouit» de la levée de l’occupation qui permet la poursuite du dialogue de manière sereine, tout en rappelant qu’elle ne soutient pas la voie choisie. «Nous ne pouvons pas soutenir une telle méthode, certains que le dialogue est toujours la meilleure manière d’identifier les problèmes et surtout d’y trouver ensemble des solutions. Nous partageons bien entendu les préoccupations de la CUAE quant à la précarité bien réelle dont souffre une part importante de nos étudiant-es, tout comme la volonté de répondre à leurs besoins», indique Micheline Louis-Courvoisier.
«Nous nous réjouissons de la levée de cette occupation qui permet la poursuite du dialogue de manière sereine. Nous ne pouvons pas soutenir une telle méthode.»
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