Portrait de Gérard MermetAprès avoir dynamité la télé, il fait l’anar avec ses oignons
Voix et tronche électrique des années 80, l’ex-Carabine FM soigne depuis lors en coulisses son sens de la dérision et son jardin. Et met ses «Pique-Meurons» sur scène.

Faites attention à cet homme. De prime abord, rien ne le distingue d’un respectable citoyen remuant son thé vert avec la sérénité pateline des seniors en chandail. Nulle trace d’agitation, zéro soupçon d’excentricité. Sous le cheveu coupé court et derrière les reflets cendrés, aucun vestige de crête iroquoise, depuis longtemps enterrée au fond d’une cave. Le croissant qu’il commande, il ne se l’écrase pas sur le visage ni ne tente de se l’enfiler dans la narine gauche. Il le mange. Et entre deux mâchées, confesse son amour pour les comédies romantiques, les balades irlandaises aux voix féminines et le jardinage dominical. «J’aime bien semer mes oignons au hasard dans la pelouse. Au printemps, c’est très joli, ça sort un peu partout, de façon anarchique.»