Une idée accueillie froidementAntonio Hodgers en guerre contre les plages payantes à Genève
Le magistrat chargé du Territoire a déposé un avant-projet de loi pour interdire la commercialisation des plages communales. L’écologiste invoque la Constitution pour défendre son texte.

© Maurane di Matteo.
Le conseiller d’État Antonio Hodgers milite pour la fin de la «monétarisation» de l’accès aux rives du lac. Le magistrat écologiste a mis en consultation un avant-projet de loi auprès de l’Association des communes genevoises en ce sens. L’élu veut imposer l’accès gratuit aux plages communales et proscrire la «privatisation» de ces espaces aux seuls résidents des communes concernées, révèle ce mardi «Le Courrier». Pour rappel, la commune de Collonge-Bellerive avait décidé à l’été 2019 de rendre payant l’accès à la plage de la Savonnière et réservé sa confidentielle plage de la Nymphe à ses habitants… et à eux-seuls.
Questionné par le quotidien, Antonio Hodgers dit s’inquiéter du phénomène de «communalisation» des plages publiques. En rappelant dans la foulée que son avant-projet de loi ne fait que «concrétiser une disposition de la constitution genevoise», stipulant que «l’État assure un libre accès aux rives du lac et des cours d’eau dans le respect de l’environnement et des intérêts publics et privés prépondérants.»
Selon le président de l’ACG Xavier Magnin toujours cité par «Le Courrier», le projet n’est pas fondamentalement contesté. Mais «imposer la gratuité va poser des problèmes pour des communes qui ont besoin du revenu des entrées pour assurer la surveillance, le nettoyage et l’entretien des lieux», selon celui qui est également maire de la commune de Plan-Les-Ouates (PDC). D’autres magistrats contactés par le journal font savoir qu’ils considèrent cette volonté comme «une nouvelle ingérence cantonale dans l’autonomie des communes».
Rien sur la privatisation de l’accès au lac
Une autre critique résonne aussi quant à cet avant-projet de loi: il ne dit rien quant aux propriétés privées qui obstruent les accès au lac. Selon «Le Courrier», la moitié des rives seulement serait accessible au public. Un écueil que peine à surmonter Antonio Hodgers, qui explique la situation juridique n’est pas limpide. «Malheureusement, l’État n’a pas les outils légaux pour forcer les propriétaires privés à libérer un passage. Nous devons négocier au cas par cas et composer avec leur bonne volonté», concède, penaud, le conseiller d’État.
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