Ils sont l’un des progrès les plus éblouissants de la médecine. En bloquant ou en détruisant la croissance des bactéries, ils ont sauvé des millions de vies. Leur efficacité a fait que nous en avons usé… et abusé. Désormais, le pouvoir des antibiotiques décline face à des bactéries qui ont forgé une résistance.
Devons-nous craindre l’avènement d’une ère post-antibiotiques? Selon l’Organisation mondiale de la santé, des infections banales redeviendront meurtrières et tueront, si l’on n’agit pas, 10 millions de personnes par an dès 2050.
Nous n’en sommes pas là. En Suisse, la consommation semble stabilisée. Nous faisons même mieux que la moyenne des pays européens. Du côté de la médecine vétérinaire, l’utilisation de ces traitements décroît. Et la recherche de nouveaux antibactériens n’est pas au point mort, comme on a pu le craindre il y a quelques années.
«Genève est le plus gros consommateur d’antibiotiques du pays.»
Pas de quoi pavoiser pour autant. À Genève, en particulier. Le canton le plus consommateur d’antibiotiques du pays voit déjà la résistance des bactéries compliquer les soins. Ces six derniers mois, deux patients sont décédés aux HUG d’infections multirésistantes.
En ambulatoire, le problème est encore plus préoccupant. Chacune et chacun d’entre nous a sa part de responsabilité face à cet enjeu de santé publique. La première protection contre les infections passe par l’hygiène des mains, l’hygiène alimentaire et la vaccination. Une fois malades, évitons l’automédication.
Quant aux médecins, ils ont bien sûr un rôle majeur à jouer. Les autorités sanitaires leur enjoignent d’évaluer (plus) finement l’opportunité de chaque prescription d’antibiotiques. À eux de bien doser les traitements et de dire clairement aux patients quand ces médicaments sont inutiles.
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Éditorial: santé à Genève – Antibiotiques: soyons responsables
Trop utilisés, ces médicaments perdent en efficacité. À chacun d’agir pour éviter les infections et employer ces traitements à meilleur escient.