Distinction romandeUne collaboratrice de la «Tribune de Genève» remporte le prix des jeunes journalistes
Alice Randegger a convaincu le jury à l’unanimité du Prix Chuard pour son podcast «Ondes de choc» qui traite des impacts des violences sexuelles.

Champagne! La journaliste de la «Tribune de Genève» Alice Randegger a obtenu le Prix Jean-Pierre Chuard 2022-2023. Une distinction créée à la mémoire de feu le directeur du Centre romand de formation des journalistes (CRFJ) de 1982 à 1992. La lauréate de 28 ans s’est distinguée parmi les 33 stagiaires ayant obtenu en 2022 le diplôme de journaliste du CFJM.
Ce prix du ou de la «Meilleur-e Jeune Journaliste», la jeune femme le doit au podcast «Ondes de choc», réalisé lors de son stage à la cellule digitale de Tamedia pour la «Tribune de Genève» et «24 Heures». Un prix remis jeudi soir à Lausanne, qu’elle a, de surcroît, remporté à l’unanimité.
Dans son communiqué, le Centre de formation au journalisme et aux médias (CFJM) explique qu’«en plusieurs épisodes, «Ondes de choc» traite de l’impact des violences sexuelles sur la vie quotidienne des victimes et de leurs proches».
«Et le résultat est d’une qualité exceptionnelle: témoignages poignants, paroles d’experts, pose de voix envoûtante et musique originale chargée d’émotions. L’histoire est là. Racontée. Déclamée. Dénoncée. Le tabou est brisé», souligne Isabelle Bertolini, rédactrice en chef de LFM et membre du jury.
Un jury qui retient «le courage de cette jeune journaliste», mais aussi son «humanité» et «cette empathie, un indispensable de notre métier».
«Pas de mots»
Alice Randegger ne trouve pas de mots pour louer les dix-huit personnes qui ont accepté «de témoigner à mon micro, de me confier leur parole, leurs expériences incroyablement intimes quant aux impacts des violences sexuelles qu’elles et ils ont subies, ou qu’un ou plusieurs de leurs proches ont subies».
Elle remercie aussi les nombreux professionnels de la santé d’avoir répondu à ses questions et formidablement su vulgariser la complexité de ce sujet. Sans oublier son petit frère, Arnaud Randegger, alias Shintô, pour la musique.
Genèse du projet
«Au vu des chiffres, tout le monde connaît quelqu’un qui a subi une agression sexuelle, souligne Alice Randegger. Savoir comment faire face au récit d’une victime, d’autant plus si elle nous est très proche, est donc d’utilité publique», explique la journaliste.
«C’est aussi particulièrement difficile, car la libération de la parole est violente. Raconter un traumatisme peut traumatiser par ricochet. Et parler de son vécu de proche aidant et/ou de victime collatérale n’est pas simple: le tabou demeure et enferme l’entourage dans le silence.»
En démultipliant les témoignages (conjoints, conjointe, mère, amies et amis), «Ondes de choc» illustre à quel point les agressions sexuelles ébranlent toute la société. «Cette approche donne à entendre des hommes et des femmes, ce qui permet de faire dialoguer tout le monde, sans distinction de genre.»
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