Hausse des primes-maladie (direct)Retrouvez les délais et modalités pour changer de caisse
Les primes maladie vont augmenter de 6,6% en moyenne en 2023. La hausse sera comprise entre 3,9% et 9,5%, selon les projections publiées ce mardi par l’OFSP.
Tout assuré est libre de changer de caisse-maladie pour choisir une assurance de base moins chère. Il y a toutefois un certain nombre de paramètres à respecter en matière de délai et de modalités.
Les caisses-maladie ont jusqu’au 31 octobre pour informer les assurés des primes qui les attendent en 2023. Ces derniers peuvent toutefois se rendre dès aujourd’hui sur les sites en ligne de calculateurs de prime tels que Priminfo (le comparateur de l’Office fédéral de la santé publique – OFSP), comparis.ch ou bonus.ch pour trouver l’offre la plus avantageuse.
Qu’il trouve une prime meilleur marché ou qu’il souhaite simplement changer de caisse-maladie, tout assuré est en droit de le faire. Il doit cependant faire parvenir un préavis de résiliation à son assurance avant le 30 novembre. Attention, dans ce cas de figure, c’est la date de réception et non d’envoi qui fait foi.
Pour s’éviter toute mauvaise surprise et afin de disposer d’une preuve de la date d’envoi, l’OFSP recommande d’envoyer la lettre de résiliation jusqu’au 15 novembre en recommandé. A noter que des lettres-types de résiliation sont disponibles notamment sur le site de la Fédération romande des consommateurs ou sur Priminfo.

En parallèle, l’assuré doit s’affilier auprès d’une nouvelle caisse-maladie. Il lui suffit pour cela d’utiliser un formulaire d’adhésion. Le changement de caisse prend effet au moment où le nouvel assureur a communiqué à l’ancien qu’il prend en charge le client, sans interruption de la couverture.
A noter que les personnes disposant d’une franchise dite «ordinaire», soit de 300 francs pour les adultes et de 0 franc pour les enfants, peuvent changer d’assureur au mois de juillet. Ils doivent en informer leur caisse maladie avant le 31 mars. Cette option n’est toutefois pas possible pour les assurés avec une franchise plus élevée ou avec un choix limité de prestations, entre autres.
L’assuré peut également décider de changer de franchise au 1er janvier 2023. S’il opte pour une franchise plus basse, il doit le communiquer, toujours par écrit, à sa caisse-maladie jusqu’au 30 novembre. Si au contraire, il veut passer à une franchise plus haute, il a jusqu’au 31 décembre pour en informer son assureur.

Si l’assuré souhaite passer d’une forme d’assurance impliquant un choix limité des prestations (médecin de famille, consultation préalable par téléphone) à une assurance avec libre choix du médecin, il doit le faire savoir par écrit à son assureur, jusqu’au 30 novembre.
Au contraire, l’assuré qui souhaite passer du modèle d’assurance avec libre choix du médecin à un modèle impliquant un choix limité des prestations, peut le faire à tout moment de l’année.
A noter encore que dans l’assurance de base, les caisses-maladie doivent admettre les nouveaux assurés «sans réserve et sans délai, quels que soient leur âge et leur état de santé», souligne l’OFSP. Ce n’est toutefois pas le cas des assurances complémentaires qui sont en droit d’exiger un questionnaire de santé.
Enfin, il faut également savoir qu’une caisse-maladie n’a pas le droit de forcer un assuré à résilier son assurance complémentaire même s’il a choisi de changer de caisse pour l’assurance de base. En revanche, un assuré ne peut pas quitter sa caisse-maladie s’il lui doit encore des primes ou des factures impayées.
L’OFSP a mis en place une ligne téléphonique pour répondre aux questions des assurés
Le gouvernement cantonal neuchâtelois veut prendre des mesures contre les primes d’assurance maladie élevées. Il souhaite limiter la consommation de prestations médicales.
C’est dans le canton de Neuchâtel que les primes d’assurance maladie augmentent le plus fortement en Suisse, avec 9,5%.

La loi sur l’assurance maladie ne prévoit aucune limite, ni au financement ni à la consommation de prestations médicales. Le système se retrouve ainsi en grande difficulté, a déclaré mardi le directeur de la santé publique neuchâtelois Laurent Kurth.
La politique doit donc reprendre la main afin de fixer des priorités claires dans le domaine de la santé, a poursuivi Laurent Kurth.
Pour le Gouvernement jurassien, l’annonce des primes 2023 a un goût amer pour les ménages jurassiens qui vont subir une hausse «particulièrement» marquée des primes LAMal. Mais il relève aussi la très grande disparité entre les assureurs. Certains prévoient des hausses de plus de 15% alors que d’autres annoncent des baisses.

Une baisse des primes ne pourra être atteinte que grâce à la mise en place de réformes fortes, estime mardi le canton du Jura, qui subit la 2e plus forte hausse des cantons romands. Il relève que la marge de manoeuvre des cantons est restreinte, mais que d’importants efforts sont déployés dans les domaines où il est possible d’agir, notamment dans le cadre de la planification hospitalière.
Pour les autorités jurassiennes, des mesures beaucoup plus fortes sont attendues au niveau fédéral en lien avec le 1er et le 2e volet de mesures visant à freiner la hausse des coûts.
La fusion entre Arcosana et la CSS va entraîner des changements pour plus d’un quart de la population du canton. En effet, plus de 20’000 Jurassiens sont assurés chez Arcosana et risquent de subir une hausse importante selon leur modèle d'assurance, relève le canton.
Les faîtières des assurances maladie Santésuisse et Curafutura demandent aux acteurs politiques de prendre le taureau par les cornes pour freiner les coûts de la santé. Car elles redoutent que la hausse des coûts – et donc celle des primes – se poursuive.
«Aucune inversion de tendance (dans la hausse des coûts) n’est malheureusement en vue, ni pour l’année en cours, ni pour l’année prochaine», prévient mardi Santésuisse. «Afin de soulager à long terme les payeurs de primes, les milieux politiques sont appelés à mettre en œuvre des mesures efficaces de maîtrise des coûts.»
Les frais dans l’assurance de base ont augmenté de 6,4% en 2021, et pour l’année en cours, il faut s’attendre à une nouvelle hausse de 4%, souligne l’organisation.

Face à la volonté politique qu’elle juge insuffisante, Santésuisse propose quatre pistes pour réduire efficacement les coûts. Elle plaide pour des tarifs forfaitaires pour les prestations médicales (rémunérations au même prix de prestations similaires), assurant que «la tarification forfaitaire a fait ses preuves depuis des années dans le domaine stationnaire par exemple».
Santésuisse demande aussi de réduire les offres médicales excessives, appelant les cantons à jouer un rôle actif en limitant le nombre de médecins.
Concernant les médicaments, l’organisation réclame davantage de génériques à des prix plus bas, une adaptation du règlement des marges des pharmaciens et l’exploitation du «potentiel d’économies» dans le domaine des thérapies onéreuses toujours plus nombreuses. Enfin, l’Etat devrait accélérer les procédures ETS (évaluation des technologies de la santé) et exclure systématiquement du catalogue les prestations qui ne remplissent pas les critères.

Curafutura de son côté déplore «le retard» pris dans les réformes du système de santé. S’il était entré en vigueur en 2021, le nouveau tarif médical Tardoc aurait permis d’économiser plus de 500 millions de francs, estime-t-elle. Le financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS) permettrait quant à lui d’économiser au moins un milliard de francs.
En outre, la révision du système des marges de distribution pour les médicaments augmenterait la part de génériques, qui est encore très faible en Suisse à environ 20%, pointe Curafutura.
«La révision des marges de distribution pour les médicaments permettrait de réaliser des économies immédiates de 60 millions de francs, auxquelles s’ajouteraient des économies de plusieurs centaines de millions grâce à la substitution des originaux par des génériques et des biosimilaires. Ensemble, ces trois réformes affichent un potentiel de réduction des coûts de plus de 5% du total des primes», selon l’organisation.
En outre, «les prix des médicaments sont beaucoup trop élevés en Suisse», critique encore Curafutura: les médicaments protégés par un brevet sont près de 9% plus chers en Suisse qu’en Europe. La différence pour les préparations originales dont le brevet a échu est de 15%.
Quant aux génériques, leur prix est deux fois plus élevé, précise la faîtière, qui tire la sonnette d’alarme au sujet de la baisse du taux de solvabilité des assureurs.
Le président de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) Lukas Engelberger déplore la forte augmentation des primes maladie en 2023, qui était pourtant attendue. Il craint que la progression continue des coûts de la santé n’entraîne de nouvelles hausses.
La hausse des primes est compréhensible, après une diminution temporaire des coûts de la santé liée aux restrictions pendant la pandémie de Covid-19, a déclaré mardi Lukas Engelberger à Keystone-ATS. Il se dit toutefois rassuré que la hausse moyenne des primes de 6,6% soit moins élevée que les divers pronostics.

Après la crise du coronavirus, on observe une augmentation des consultations médicales et de la fréquentation des services d’urgence, poursuit Lukas Engelberger. Ce constat, et les progrès médico-techniques, signalent que les coûts, et donc les primes, vont continuer vers le haut.
Pour la CDS, les cantons ont pu démontrer qu’ils sont en mesure de freiner la croissance des coûts. Ainsi, selon Lukas Engelberger, par ailleurs ministre de la santé du canton de Bâle-Ville, la hausse des coûts dans le domaine stationnaire, qui peut être piloté par les cantons, a été moins forte que dans d’autres domaines.
La CDS salue le fait que les caisses-maladie aient réduit leurs réserves: «Les déficits de 2021 et ceux attendus pour 2022 sont exclusivement à la charge des réserves». On s’attend à ce que la réduction des réserves excédentaires se poursuive.
Pour freiner la hausse des primes, les caisses maladie suisses ont puisé dans leurs réserves. Selon les experts, la hausse des primes a donc été modérée ces dernières années. Le taux de solvabilité des caisses maladie a par conséquent baissé, mais toutes remplissent les exigences minimales.

A l’aune du test de solvabilité prescrit par la loi sur l’assurance-maladie, 37 assureurs-maladie ont affiché en 2022 un taux de solvabilité en baisse, a indiqué mardi l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). En 2021, ils n’étaient que 16. La dernière fois qu’autant de caisses avait été confrontées à un taux de solvabilité en baisse, c’était en 2016.
En 2022 encore, le taux de solvabilité – soit le rapport entre les réserves et le montant minimum prescrit – est resté stable chez deux assureurs, contre huit l’année précédente. Deux assureurs ont affiché une hausse du taux de solvabilité, contre 25 l’année précédente. Le test de solvabilité a toujours lieu au début de l’année.
Pour dix assureurs représentant plus d’un tiers des assurés, le taux de solvabilité a chuté (entre 50 et 75%) comparé à 2021. Douze assureurs représentant plus d’un quart des assurés ont vu leur taux baisser (de 25 à 50%).
En 2022, le taux de solvabilité des grandes caisses maladie présentes étaient les suivants: Helsana (158%), CSS (212%), Swica (135%), Assura (130%), Concordia (177%), CPT (150%) ou Visana (224%).
Début 2022, le montant des réserves disponibles a légèrement diminué à 12,1 milliards de francs (pour un minimum légal à 7,4 milliards), contre 12,4 milliards au second semestre 2021. Selon les projections des assureurs en juillet 2022, les réserves disponibles devraient se réduire à 9,5 milliards début 2023.
Le canton de Fribourg va augmenter de 7,4 millions de francs l’an prochain ses subsides pour l’assurance maladie. Plus d’un quart de la population du canton bénéficie déjà d’une réduction de primes.
Au total, plus de 192 millions de francs ont été prévus au budget pour 2023, indique mardi l’Etat de Fribourg dans un communiqué. Le canton enregistre une hausse moyenne de 7,3% des primes. Parmi les cantons latins, seul le Valais présente une prime moyenne plus basse que le canton de Fribourg.
La hausse «récurrente» des primes a des effets conséquents sur les budgets des ménages, indique le canton. «Conscient de son rôle dans l’endiguement des coûts de la santé et (...) sur le ralentissement de la hausse des primes», il agit notamment sur la planification et le pilotage de la prise en charge dans le domaine hospitalier.
Fribourg participe aussi à l’initiative des cantons encourageant les prestations ambulatoires pour plusieurs domaines d’intervention. Le canton salue encore la mesure de réduire les réserves accumulées ces dernières années par les assureurs et estime qu’elle doit être poursuivie.
«C’est un juste retour des choses, mais la hausse reste importante», estime mardi le conseiller d’Etat genevois Mauro Poggia, en charge de la santé. Au bout du lac, les primes d’assurance maladie augmenteront de 4,7% en moyenne, contre 6,6% au niveau national.
«Cette hausse s’explique certainement par un rattrapage des opérations par rapport à 2021», a indiqué le magistrat, interrogé par Keystone-ATS. Mais le montant des primes ne dépend pas que des coûts de la santé. Les réserves, les primes encaissées et les résultats boursiers entrent aussi en ligne de compte. «L’ensemble des renseignements n’est pas communiqué aux cantons. Le processus est opaque», critique-t-il.

Au 1er janvier, les réserves des assureurs se montaient à 12,1 milliards de francs, dont 4,6 milliards d’excédents. «La Confédération n’a pas demandé qu’on utilise une partie pour amortir les primes», déplore le conseiller d’Etat, qui dénonce toujours le fait que les réserves sont nationales et pas cantonales.
Or Genève fait tout pour limiter les coûts, notamment en favorisant les soins à domicile et la coordination dans la prise en charge des patients âgés. En outre, le canton limite dès octobre le nombre de nouveaux médecins dans le domaine ambulatoire à l’offre actuelle.
Le Conseil d’Etat valaisan veut augmenter ses subsides à l’assurance maladie l’année prochaine, pour aider les ménages modestes à faire face à la hausse des primes. Il va proposer au Parlement d’allouer 14 millions supplémentaires par rapport à 2022.
Le Grand Conseil devra se prononcer en décembre sur un montant total de 239,2 millions de francs pour la réduction individuelle des primes d’assurance-maladie, indique mardi le gouvernement cantonal dans un communiqué.
Le Valais enregistre une hausse moyenne des primes de 5,8%. Cette augmentation est inférieure à la moyenne suisse (+6.6%), mais elle aura tout de même «un impact conséquent» pour les assurés du canton, souligne le conseiller d’Etat en charge de la santé, des affaires sociales et de la culture Mathias Reynard sur Facebook.
La prime moyenne du Vieux Pays sera à nouveau la plus avantageuse des cantons romands. Au niveau suisse, le canton passera du 17e au 14e rang, souligne le Conseil d’Etat. «N’oubliez pas de comparer primes, assureurs et modèles d’assurance pour réaliser des économies non négligeables», ajoute Mathias Reynard.
Les ménages suisses pourraient limiter la hausse de leurs primes d’assurance maladie en changeant de caisse ou de type d’assurance, selon les experts. Ils pourraient ainsi économiser plusieurs centaines de francs par mois.
Les assurés pourraient par exemple atténuer le «choc» en changeant d’assureur et en passant à une caisse meilleur marché, indique le comparateur en ligne Moneyland.ch dans un communiqué publié mardi. «Si l’on veut économiser, il faut comparer les primes», résume son directeur Benjamin Manz.
Moneyland et son concurrent Comparis conseillent également de choisir soit la franchise la plus haute (2500 francs), soit la plus basse (300 francs). «Une franchise située entre les deux ne vaut pas la peine», soulignent-ils.
Dans son communiqué, Moneyland donne l’exemple d’une famille vivant à Bâle et composée de deux adultes et de deux enfants nés en 2003 et 2007. Elle pourrait économiser 830 francs par mois, soit 10’000 francs par année, en passant de la caisse la plus chère à la plus avantageuse. Et ce indépendamment du fait qu'elle choisisse la franchise la plus élevée ou la plus basse.
L’Union syndicale suisse (USS) évoque «un véritable choc des primes-maladie». Pour la faîtière syndicale, le seul moyen durable «est d’amener une part de financement par le biais de ressources prélevées en fonction des revenus», comme ailleurs en Europe.

C’est ce que demande l’initiative d’allègement des primes du PS et de l’USS ainsi que le contre-projet adopté par le Conseil national, écrit mardi l’USS à l’annonce des fortes hausses de primes 2023. Elle déplore la récente décision du Conseil des États de ne pas entrer en matière pour l’instant sur les réductions de primes.
Les mesures de maîtrise des coûts «ne suffiront jamais à asseoir le système de santé suisse sur une base de financement durablement sociale», souligne l’USS. Les primes-maladie pèsent sur les faibles et moyens budgets car les cantons notamment n’ont pas adapté leur participation aux coûts: au cours des 10 dernières années, les subsides ont baissé en termes réels dans 19 cantons sur 26.
Et de souligner que l’augmentation de 6,6% dans l’assurance de base est de loin la plus forte depuis «belle lurette». «Cette charge supplémentaire dépasse les limites du supportable, et pas seulement dans le contexte tendu que nous vivons actuellement (hausse des prix de l’énergie, etc.)», écrit l’USS.
Une extension des subsides s’impose pour faire face à la hausse importante des primes maladie, estime mardi Caritas. De nombreuses personnes, proches du seuil de pauvreté, se retrouvent en difficulté.
L’oeuvre d’entraide catholique met en avant, dans un communiqué, sa propre expérience du terrain: les ménages à faibles revenus qui ne bénéficient pas encore de subsides à l’assurance-maladie, ou n’en bénéficient que partiellement, ont désormais un besoin urgent de cette aide.
Les subsides sont un des moyens les plus importants pour lutter contre la pauvreté, relève Caritas, qui réclame une extension de cet instrument pour soulager les familles et les personnes à faibles revenus.
Aujourd’hui, 722’000 personnes sont touchées par la pauvreté en Suisse, rappelle l’organisation. Presque autant vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté. «Toute hausse des dépenses peut entraîner un glissement vers la pauvreté», d’autant que les augmentations annoncées mardi s’inscrivent dans un contexte global d'inflation.
Pour Peter Lack, directeur de Caritas Suisse, pour qui les réductions de primes doivent être accordées de manière ciblée. Les 20% de la population ayant les revenus les plus faibles doivent consacrer beaucoup plus que 10% de leur budget aux primes, observe encore l’organisation.

La hausse importante des primes maladie pour 2023 est «l’aboutissement d’un échec collectif annoncé», dénonce mardi la Fédération romande des consommateurs (FRC). Selon elle, rien n’a été entrepris en faveur des assurés.
Pour la FRC, la responsabilité de «l’ensemble des prestataires» est engagée. «Alors que les hausses étaient modérées ces quatre dernières années, ces acteurs ont tout fait pour torpiller des mesures pourtant ambitieuses, principalement parce qu’elles mettaient à mal leur rémunération», écrit-elle dans un communiqué.
Diverses mesures auraient permis d’endiguer la hausse des coûts, assure la FRC, citant des actions sur le prix des médicaments, un cadre pour prévenir la surprescription, la surfacturation d’actes médicaux ou encore la mise en place d’un financement uniforme des soins. Mais elles ont soit été abandonnées, soit elles sont bloquées au parlement.
«Les assurés le paient cher, eux qui font office de variable d’ajustement», affirme la conseillère nationale Sophie Michaud Gigon (Verts/VD), secrétaire générale de la FRC. «Ils sont les principaux bailleurs du système de soins par leurs primes et leurs contributions directes sans qu’aucune mesure n’ait été prise en leur faveur», ajoute-t-elle.

Le point de presse d'Alain Berset est terminé, merci de l'avoir suivi.
Voici les informations importantes:
Les primes maladie bondiront à nouveau en 2023, après quatre ans de stabilité. La prime moyenne atteindra 334,70 francs, en hausse de 6,6% par rapport à 2022. En cause, la pandémie de Covid-19, qui a fortement impacté les coûts de santé, et un effet de rattrapage.
La prime moyenne augmentera dans tous les cantons. La hausse sera comprise entre 3,9% et 9,5%, selon les projections publiées mardi par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). L’augmentation la plus significative à l’échelle nationale est enregistrée en Suisse romande, dans le canton de Neuchâtel.
Globalement, la prime moyenne des adultes s’étoffera par rapport à cette année de 6,6% à 397,2 francs et celles des jeunes adultes de 6,3% à 279,90. Pour les enfants, la hausse sera de 5,5% pour atteindre une prime moyenne de 105 francs.
Depuis 2018, la hausse s’élève en moyenne à 1,5%, contre 3,8% sur les cinq années d’avant (2013-2018). Le bond annoncé pour 2023 est le plus fort depuis 2010 et l’un des plus conséquents enregistrés depuis l’introduction de la Loi sur l’assurance maladie (LAMal) en 1996.
Les projections montrent que dans les cantons romands, la hausse relative la plus faible sera dans le canton de Genève. Avec une augmentation de 4,7%, la prime moyenne dans le canton du bout du lac passera néanmoins la barre des 400 francs en termes absolus.
L’augmentation se situe en-deçà de la moyenne nationale dans les cantons du Valais (5,8%), de Vaud (6,1%) et de Berne (6,4%). Elle la dépasse à Fribourg (7,3%), dans le Jura (7,9%) et à Neuchâtel (9,5%).
Le bond pour 2023 s’explique essentiellement par la pandémie de Covid-19, qui a généré des coûts directs, comme les traitements des patients hospitalisés ou la vaccination. À ceux-ci s’ajoutent des coûts indirects, découlant par exemple d’interventions médicales reportées (effet de rattrapage), qui ont décollé dès le deuxième semestre de 2021.
En 2021, les coûts de la santé ont au final augmenté de 4,5%. Et la tendance s’est poursuivie au cours du premier semestre 2022. Lors de l’approbation des primes 2022, soit à l’été 2021, il n’était toutefois pas possible de prévoir une telle accélération des coûts supérieure à la moyenne. Par conséquent, les primes 2022 n’ont pas été fixées à un niveau suffisamment élevé, selon l’OFSP.
Vous pouvez visionner la conférence de presse ci-dessous.
«Les personnes aux revenus les plus défavorisés pourront bénéficier d'aides et de subventions. La classe moyenne va prendre cette hausse de plein fouet. Vous dites quoi à la classe moyenne?», demande une journaliste.
«Ça dépend beaucoup des cantons, certains ont fait énormément pour les réductions de primes et ce ne sont pas seulement les revenus les plus faibles qui peuvent en bénéficier. Nous voyons bien que cette augmentation est forte, difficile et désagréable. Cela dit, qu'est-ce qu'il aurait fallu faire si on avait voulu la lisser? Si on avait eu une augmentation de 1,5% chaque année depuis cinq ans, aujourd'hui tout le monde aurait payé plus», lui répond Alain Berset.

«Je vois que c'est difficile, ça renforce je pense la nécessité d'avoir un bon contre-projet à l'initiative sur les primes, c'est un appel aussi aux cantons à prendre très au sérieux la question des réductions de primes.»
Interrogé sur les annonces de la faîtière Santésuisse, qui tablait sur une hausse de 10%, Alain Berset répond que c’est l’Office fédéral de la santé publique qui fixe les montants des primes, en se basant sur les données transmises par les assureurs.

«On peut dire que ce que les assureurs ont livré à l’OFSP est assez proche de ce qui est annoncé aujourd’hui», poursuit le ministre de la Santé. Il n’y a pas de grand écart. Les primes ne sont donc pas fixées de manière politique.
«L'année dernière il y avait donc une baisse des primes et on vous avait demandé si ce n'était pas seulement provisoire avant une forte hausse. Vous nous aviez dit que non, que c'est maîtrisé et qu'on n'avait pas à craindre cela. Est-ce que vous reconnaissez aujourd'hui que vous vous êtes trompé?», demande Arthur Grosjean, notre correspondant au Palais fédéral, à Alain Berset.
«Je dois vous dire que je devrais arrêter de faire des pronostics mais je crois que personne n'arrive à en faire des vraiment valables et quand on est dans les pronostics c'est qu'on a simplement eu de la chance parce qu'en réalité ce qui s'est passé dans l'intervalle était assez imprévisible», lui répond le ministre de la Santé.

«On était à un moment où l'augmentation relativement massive que l'on voit aujourd'hui n'avait pas vraiment commencé, donc on n'avait pas de raison d'imaginer qu'elle arriverait comme elle est arrivée. Et le deuxième élément, c'est qu'avec les marchés boursiers et la guerre en Ukraine on a eu très rapidement un problème avec le taux de solvabilité. Ces éléments étaient difficilement prévisibles.»
«J'ai souvent été peut-être un peu trop optimiste avec beaucoup d'événements, si on a envie de voir le bon côté des choses. On m'a souvent reproché d'être trop optimiste avec la pandémie par exemple, et puis là c'était peut-être aussi le cas. Je ne m'attendais pas du tout à ça, c'est la preuve qu'on a encore beaucoup à apprendre dans ce domaine. Donc je me garderai de faire tout pronostic pour l'année prochaine.»
Les réserves des assureurs se montaient à plus de 12 milliards de francs en début d'année, alors que le minimum légal était de 7,4 milliards. Des projections indiquent que ces réserves pourraient diminuer à 9,5 milliards de francs en début d'année prochaine, indique Alain Berset.

«L'augmentation des coûts de la santé au deuxième semestre 2021 et en 2022 a également entraîné une diminution des réserves des assureurs. Les primes pour 2022, qui ont été annoncées en septembre 2021, ont été plus faibles, voire nettement plus faibles que les coûts effectifs, ce qui a pesé sur les réserves», explique Alain Berset.

La diminution des réserves a été aggravée par différents éléments, notamment les mauvaises performances sur les marchés financiers, ajoute le ministre de la Santé.
«Je reviens aux fondamentaux: en raison de la forte hausse des coûts de la santé, les primes vont augmenter en moyenne de 6,6% en 2023. Cette hausse est difficile et désagréable, surtout qu'elle fait suite à une période de quatre années de stabilité», déplore Alain Berset.

AMI
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.