Recherche médicale«Agile et innovante», une fondation genevoise lutte contre le cancer
Le cancérologue Pierre-Yves Dietrich explique les progrès réalisés contre le cancer grâce à cette fondation. Un concert permettra ce mercredi de recueillir des dons.

L’Alhambra accueillera ce mercredi soir un concert particulier. Eugène Chaplin, entouré de deux pianistes, racontera les musiques de son père Charlie Chaplin. Les recettes de la soirée financeront la recherche contre le cancer, via la Fondation Henri Dubois-Ferrière Dinu Lipatti. En particulier un projet mené par le Dr Federico Simonetta, chercheur aux HUG et à l’UNIGE, qui vise à exploiter les propriétés naturelles des lymphocytes pour tuer les cellules cancéreuses. Une recherche menée avec l’Université de Stanford. Le professeur Pierre-Yves Dietrich, président du conseil scientifique de la Fondation, explique.
Pouvez-vous rappeler le but de cette fondation?
Elle est née en souvenir de l’amitié qui unissait le pianiste Dinu Lipatti, atteint d’un lymphome de Hodgkin, et son médecin Henri Dubois-Ferrière. Depuis plus de cinquante ans, elle récolte des fonds pour la recherche contre la leucémie avec l’aide de la musique. C’est son fil conducteur.
Quelles ont été ses principales réalisations?
Initialement, elle a joué un rôle important dans le développement de la greffe de moelle osseuse. De plus, elle soutient chaque année des projets de recherche à Genève et dans l’arc lémanique. Je vois trois étapes depuis 2010. Tout d’abord la création d’une unité de recherche clinique au sein des HUG. Ce soutien fort a permis de construire une équipe qui est aujourd’hui intégrée et financée par les HUG, de réputation internationale et qui offre à la population l’accès à des traitements innovants.
La deuxième étape a été la réunion, dès 2017, de tous les chercheurs actifs dans la recherche sur le cancer au sein du Centre de recherche translationnelle en onco-hématologie de la Faculté de médecine de l’UNIGE. Cela a permis de financer trois chaires professorales. Formé de 50 chercheurs au départ, il en compte aujourd’hui 300. Et l’effet boule-de-neige a joué: la fondation ISREC a offert deux autres chaires à la Faculté de médecine.
Et la troisième étape?
Depuis trois ans, la fondation contribue au développement des thérapies cellulaires du futur. Les cellules CAR T sont des lymphocytes (ou globules blancs) modifiés génétiquement pour les rendre plus performants; ils fonctionnent comme des aimants capables de reconnaître et de tuer les cellules tumorales. La fondation a soutenu les premières étapes du développement clinique de ces thérapies au sein des HUG. Mais nous en sommes aux balbutiements, un peu comme la chimiothérapie dans les années 1950.
Le projet de Federico Simonetta prépare les nouvelles générations de lymphocytes-médicaments avec un potentiel thérapeutique très large, des tumeurs hématologiques aux tumeurs solides. Grâce à son agilité et sa vision innovante, la fondation parvient à promouvoir des projets ambitieux qui, au fil des décennies, font la différence.
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