Aéroport: Doris Leuthard doit nous entendre
La planification du développement à horizon 2030 de l'aéroport de Genève (fiche PSIA), sur laquelle travaille le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (Detec) est tout sauf équilibrée et extrêmement préoccupante. Elle sacrifie une partie non négligeable des habitants de la région au dogme du développement à tout prix et de la liberté de marché, ainsi qu'au mythe d'une croissance économique liée au low cost. Si nous ne contestons pas l'apport de l'aéroport à l'économie locale, celui des transports du low cost à la santé des entreprises reste à démontrer. Or, les vols low cost constituent l'essentiel de l'augmentation du trafic et des nuisances.
Nous avons tous à cœur la santé économique et sommes conscients de la nécessité d'un système de transport performant. Mais n'oublions pas que ce qui a fait la réussite de la Suisse, c'est notre faculté à toujours chercher le consensus autour d'une solution équilibrée.
La position du Detec, dans ses discussions avec le Canton dans le cadre du protocole de coordination, est d'écarter tout ce qui pourrait ressembler à une contrainte pour le développement de l'aéroport. Ne soyons pas dupes des discussions entre le Canton et le Detec sur les zones constructibles et les courbes enveloppantes d'exposition au bruit: l'accroissement des vols augmentera inéluctablement la charge de bruit diurne et nocturne pour ceux déjà très exposés et exposera au bruit des personnes et des communes qui se croient aujourd'hui à l'abri.
Plus insidieux encore, les effets sur le climat et la pollution de l'air: les efforts fournis par chacun pour réduire les émissions seront annulés par la croissance du trafic aérien. En tant que cheffe de l'Office fédéral de l'environnement, Doris Leuthard est responsable d'assurer un environnement sain pour chacun. Il est donc dans ses attributions de tout mettre en œuvre pour trouver l'équilibre requis. Nous lui demandons donc d'entendre les 14 450 Suissesses et Suisses qui ont signé l'initiative «Pour un pilotage démocratique de l'aéroport de Genève», et de prendre toutes les mesures adéquates pour limiter les nuisances dues au trafic aérien comme le bruit, les pollutions atmosphériques et les émissions de gaz à effet de serre.
Le premier pas en ce sens serait de réduire le pronostic de trafic de l'aéroport utilisé pour la planification PSIA, parce qu'il constitue un véritable appel d'air pour de nouvelles destinations impliquant une augmentation intolérable des vols, de leurs impacts sur la pollution de l'air, le réchauffement climatique et le bruit.
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