Addax Petroleum paie 31 millions pour éviter les poursuites
Le Ministère public genevois a classé la procédure à l'encontre de la société pétrolière soupçonnée de corruption au Nigeria.

Classement de la procédure contre Addax Petroleum ! Le ministère public, dans un communiqué publié ce mercredi, annonce avoir mis à terme à l'instruction pénale à l'encontre de la société pétrolière, qui a payé 31 millions de francs en faveur de l'Etat de Genève à titre de réparation.
La procédure a été lancée en février par les procureurs genevois, suite à la parution d'un article dans la Tribune de Genève qui faisait état d'une affaire de corruption au Nigeria touchant la société basée à Malagnou. Dans ce cadre, deux membres de la direction d'Addax Petroleum avaient été prévenus de corruption d'agents publics étrangers. Ils ont passé plusieurs nuits dans la prison de Champ-Dollon dans ce cadre.
Des dizaines de millions au Nigeria
Il était reproché à Addax Petroleum des paiements injustifiés de plusieurs dizaines de millions de dollars en faveur d'une société et d'avocats dans la première économie d'Afrique. «Ces versements pouvaient avoir servi à rémunérer illégalement des officiels nigérians dans le but de favoriser l'activité d'Addax dans ce pays», indique le Ministère public dans un communiqué. Les procureurs genevois disent avoir enquêté pendant quatre mois de manière «approfondie», en procédant à de nombreuses auditions, analyses et perquisitions.
«Tout en considérant qu'aucune intention délictueuse n'avait pu être établie par les autorités de poursuite, les prévenus ont reconnu d'éventuels manquements et déficits organisationnels au sein d'Addax», indique le Ministère public.
Addax Petroleum, qui a collaboré au cours de la procédure, a indiqué avoir pris des mesures pour renouveler son personnel dirigeant à Genève. L'entreprise a également souligné avoir pris des mesures pour améliorer ses processus internes de lutte contre la corruption.
Un groupe chinois
Addax Petroleum, spécialisé dans la prospection minière et pétrolifère, a été créé par Jean-Claude Gandur en 1994. En 2009, l'homme d'affaires suisse a vendu la société au conglomérat chinois Sinopec, une des plus grandes entreprises au monde, pour 7,3 milliards de dollars.
C'est sur la base de l'article 53 du Code pénal que la procédure contre le groupe genevois a été close. Cet article stipule que «lorsque le prévenu a réparé le dommage ou accompli tous les efforts que l'on pouvait attendre de lui pour compenser le tort qu'il a causé et rétablir une situation conforme à la loi, il est mis fin à la procédure», souligne la justice dans son communiqué.
Le montant déboursé par Addax, 31 millions de francs, constitue le principal arrangement entre une entreprise et la justice genevoise depuis l'affaire HSBC Private Bank (Suisse). La filiale helvétique de la banque anglo-saxonne, soupçonnée de blanchiment d'argent aggravé, avait alors consenti à payer 40 millions de francs pour qu'une procédure à son encontre soit classée.
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