Arts de la scèneÀ vos marques: une spectaculaire rentrée culturelle s’ébroue!
La saison théâtrale démarre en trombe ce week-end, à la fois dans le cadre de la Bâtie et en marge du rendez-vous annuel. Panorama partiel.

Ce week-end sonne le départ d’un marathon qui, sous réserve de trouble-fête, devrait nous emmener jusqu’à… la fin de la saison 2021-2022. Sans attendre, petit tour d’horizon non exhaustif de l’offre scénique hic et nunc, in et off Bâtie.
Picoré dans le fastueux programme dudit Festival de Genève, «Showgirl» ramène au (féminin) singulier le film culte de Paul Verhoeven «Showgirls». L’actrice française Marlène Saldana y monologue à elle seule les voix de toutes ces aspirantes danseuses humiliées dans les coulisses de Las Vegas où elles cherchent à percer dans le showbiz. Cosigné par Jonathan Drillet, le spectacle tire une partie de son énergie éruptive de la musique de Rebeka Warrior et d’un décor évoquant Samuel Beckett, mais surtout d’une interprète remontée à bloc. Cette coulée de lave enflammée par les rapports de domination est à voir jusqu’à lundi au Théâtre Saint-Gervais, qui la coproduit.
Toujours dans le spectre des propositions bâtisardes, le Pavillon de la danse (lequel, contrairement à ce qu’on a pu lire dans ces colonnes, ne fermera pas durant les travaux entrepris sur son esplanade) présente jusqu’à mardi «Canon and on and on…», une chorégraphie de Marc Lorimer qui défie ses huit danseurs et danseuses de se caler sur la forme «tyrannique» du canon, sans que rien n’entame leur joie.
Un pied dans La Bâtie, un autre dans ses propres festivités d’ouverture saisonnière, le Forum Meyrin ne lésine pas non plus. Non contente d’accueillir sur son parvis (à guichets fermés) un «Paradoxe de Georges» élucubré par le magicien français Yann Frisch, la salle communale invite, ces samedi et dimanche, à dodeliner au rythme d’une fanfare nomade, à déguster un lunch agrémenté d’un quiz culinaire, à admirer aussi bien une exposition de photos qu’une performance dansée, ainsi qu’à visiter le studio radiophonique dont le théâtre s’est récemment doté.

Alors que l’Orangerie s’apprête quant à elle à clôturer prochainement sa saison, Thierry Romanens et le trio jazz Format A’3 y donnent jusqu’au 12 septembre un «Et j’ai crié Aline» lorgnant moins du côté du chanteur Christophe que de l’écrivain Ramuz. Dans ce premier roman, l’auteur de «Derborence» déballait en 1905 l’issue fatale d’un amour bafoué. À travers la figure tragique d’Aline, notre chanteur-conteur entend rendre hommage aux laissées-pour-compte de l’émancipation féminine tout en abordant l’épineuse question du crime passionnel.
D’ici à dimanche, on ira également du côté de La Gravière faire connaissance avec «Les Filles de la frange». Cette création de Nadim Ahmed, réalisée en temps de Covid, part des témoignages et interrogations de ses trois comédiennes Olenka Chaudruc, Nina Cachelin et Aurélia Platon au sujet de l’identité féminine. Entre écriture de plateau et improvisation rythmée, le spectacle trimbale la problématique du genre à travers les domaines législatif, mythologique, sexuel, spirituel et corporel, mais promet de ne rien perdre de sa fraîcheur.
Enfin, en poussant l’appétence jusqu’à Nyon, on profitera des réjouissances offertes par une Usine à Gaz toute neuve, à l’occasion de son festival d’inauguration. Pièces, performances, spectacles tous publics, cirque et autres nourritures terrestres s’y partageront ce jour, ainsi que celui du seigneur.
www.batie.ch, www.pavillon-adc.ch, www.forum-meyrin.ch, www.theatreorangerie.ch, www.lagraviere.ch, www.usineagaz.ch
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