Dans la joie et la fumée«420» ou la journée du cannabis aux États-Unis
Les amateurs d’herbe se retrouvent traditionnellement le 20 avril pour célébrer le chiffre «420», associé à la marijuana. Explications.

Des dizaines de milliers d’Américains vont célébrer mercredi, dans la joie et la fumée, une journée consacrée au cannabis, substance qui reste illégale au niveau fédéral et dans une majorité d’États du pays mais dont l’usage récréatif est autorisé dans une vingtaine d’autres.
Mais pourquoi cette date du 20 avril est-elle si importante pour les amateurs d’herbe? Et comment fêtent-ils l’événement?
C’est une journée qui fête tout ce qui a un rapport avec la marijuana.
Qu’est-ce que la fête du 420?
Dans les États américains où l’herbe est légale, de grands rassemblements sont organisés dans les parcs et autres lieux publics.
Bien que la consommation de cannabis ne soit généralement pas autorisée dans de tels endroits, les participants célèbrent l’occasion en fumant leur variété préférée. Joints de tailles diverses et variées, chillums ou pipes à eau, réceptacles en noix de coco évidée… L’imagination des amateurs est sans bornes.
En dehors des grands rassemblements, beaucoup se retrouvent aussi entre amis ou en famille pour partager un pétard.
Les gardiens de la tradition assurent que ces réunions en petit comité sont davantage conformes à l’esprit du «420», une fête qui trouve ses racines dans la contre-culture entourant le cannabis et le militantisme pour obtenir sa légalisation.
Nombre de pionniers de la marijuana aux États-Unis regrettent que le mouvement fasse désormais l’objet de festivals et autres «salons» organisés par des professionnels, avec encarts publicitaires, sponsors et même la possibilité d’acheter des «billets VIP».
Pourquoi le 20 avril?
Aux États-Unis, on écrit les dates en plaçant le mois en première position. 20 avril s’écrit ainsi 4/20, or le chiffre «420» est associé au cannabis, pour des raisons qui font encore débat chez les initiés.
Une théorie en vigueur veut que 420 corresponde au nombre de composés chimiques que contient la marijuana mais cette affirmation laisse sceptique. Selon le magazine Vox, le vrai chiffre serait plutôt de l’ordre de 500 tandis que le site de référence, High Times, indique que les scientifiques ont isolé 113 principes actifs.
Une autre théorie affirme, à tort, que 420 est l’article du Code pénal californien sanctionnant la possession de stupéfiants. Il porte en réalité sur l’obstruction des accès à un terrain public.
De nombreuses autres légendes sur la genèse du «420» mentionnent le groupe The Grateful Dead, dont les membres étaient connus pour leur amour des paradis artificiels.
420 aurait été leur numéro favori pour leur chambre d’hôtel durant leurs tournées psychédéliques. Mais un porte-parole du groupe a publiquement démenti et on imagine mal les six musiciens s’entasser dans une seule chambre, même pour partager un joint.
Une heure spéciale?
Le 20 avril ne correspond pas non plus à la date du décès de Jim Morrison, Jimi Hendrix ou Janis Joplin, même s’ils partagent la triste particularité d’être morts à l’âge de 27 ans.
L’une des hypothèses les plus consensuelles est que «420» fait référence à l’heure – 4h20 – à laquelle de jeunes amateurs d’herbe avaient pris l’habitude de se retrouver l’après-midi après le lycée pour s’adonner ensemble à leur passe-temps favori.
Un groupe d’amis du lycée de San Rafael, près de San Francisco, revendique la paternité de ce code en 1971.
Quelle que soit son origine, l’expression est solidement ancrée dans le vocabulaire américain au point que «420» est aujourd’hui synonyme de «cannabis» dans le langage familier.
AFP/ATS
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